L’immersion imaginaire : une nouvelle manière de vivre le musée

L’immersion est aujourd’hui un enjeu clé dans les expériences culturelles et muséales. Qu’elle soit spatiale (par des reconstitutions en 3D), sonore (via des paysages auditifs immersifs) ou interactive (grâce aux nouvelles technologies). Elle plonge ainsi le visiteur dans un univers riche en stimuli. Mais une autre forme d’immersion, plus subtile et pourtant essentielle, mérite toute […]

L’immersion est aujourd’hui un enjeu clé dans les expériences culturelles et muséales. Qu’elle soit spatiale (par des reconstitutions en 3D), sonore (via des paysages auditifs immersifs) ou interactive (grâce aux nouvelles technologies). Elle plonge ainsi le visiteur dans un univers riche en stimuli. Mais une autre forme d’immersion, plus subtile et pourtant essentielle, mérite toute notre attention : une immersion imaginaire. Chez Nuits Noires, nous explorons cette approche qui repose sur un principe simple mais puissant : laisser une place à l’imagination du visiteur.

Alors, comment stimuler cette capacité à se projeter sans la brider ? Comment éviter la surcharge d’informations qui risquerait donc de saturer l’esprit ? Découvrons ensemble les clés d’une immersion par l’imaginaire réussie.

Qu’est-ce que l’immersion imaginaire ?

Immersion imaginaire : une des formes plurielles de l'immersion

Contrairement aux formes d’immersion qui s’appuient sur des dispositifs technologiques ou sensoriels, l’immersion imaginaire repose ainsi uniquement sur l’esprit du visiteur. Elle n’a donc pas besoin d’images projetées ou de sons réalistes. Elle s’appuie sur la force évocatrice d’un récit, d’un son, d’un silence…

 

Nous faisons donc tous l’expérience de cette immersion au quotidien. Lorsque nous lisons un roman captivant, notre cerveau active les mêmes zones que si nous vivions réellement l’expérience. C’est ainsi cette capacité à construire des images mentales, influencées par notre vécu et nos émotions, qui rend l’immersion imaginaire puissante.

immersion imaginaire publics musée
Immersion imaginaire musée

Appliquée aux musées, cette approche permet ainsi de proposer une expérience différente pour chaque visiteur. Plutôt que d’imposer une vision figée d’un événement ou d’un lieu historique, elle offre un espace à combler, où chacun peut projeter ses propres représentations.

 

Mieux encore, cette ouverture incite les publics à revenir. Une même exposition pouvant ainsi être vécue sous des angles variés. Ce, selon l’état d’esprit du moment ou les nouvelles connaissances acquises.

Travailler des dispositifs de médiation culturelle autour de l'imaginaire des publics

Comment laisser de la place à l'imaginaire de publics ?

Si l’on veut encourager l’imaginaire du visiteur, il est essentiel d’éviter une surcharge d’informations.

Les théories cognitives sur la charge mentale montrent que notre cerveau ne peut traiter qu’un nombre limité d’informations à la fois. Trop de stimuli sensoriels empêchent donc l’esprit d’élaborer ses propres images mentales. Le visiteur devient alors un simple récepteur passif. Et est ainsi submergé par l’information au lieu d’en être acteur.

immersion imaginaire
institution culturelle immersive

Dans la médiation culturelle, il est donc primordial de doser les éléments immersifs pour laisser respirer l’imaginaire. Voici quelques principes à suivre :

 

  • Créer des respirations : des moments de silence, d’obscurité ou d’absence de texte. Permettant ainsi au visiteur d’approfondir intérieurement l’expérience.

  • Éviter la surcharge sensorielle : un excès d’effets numériques ou d’informations pourrait donc étouffer l’imaginaire au lieu de le stimuler.

  • Encourager l’implication : des dispositifs interactifs où le visiteur complète lui-même le récit renforcent son engagement et sa créativité.

 

Un exemple parlant : plutôt que d’afficher une reconstitution hyperréaliste d’un site archéologique. Pourquoi ne pas proposer un récit audio décrivant le lieu, laissant chacun l’imaginer à sa manière ?

Une narration transmédia pour une immersion cohérente dans les salles des expositions des institutions culturelles

Fil narration et technologies immersives : les piliers d'un immersion imaginaire embarquante

L’immersion imaginaire ne signifie pas l’absence de support. Pour être efficace, elle repose notamment sur une narration cohérente et subtile. Qui peut donc être enrichie par différents médias (son, texte, interaction…).

 

Le concept de transmédia, défini par Henry Jenkins, illustre bien cette approche. C’est donc une histoire peut être racontée à travers plusieurs supports. Chacun apportant une nouvelle dimension sans imposer une seule vision figée.

 

Prenons l’exemple d’une exposition sur l’exploration spatiale :

  • Un fond sonore immersif recrée les échanges radio entre astronautes et la base terrestre.

  • Des écrans diffusent des témoignages d’astronautes.

  • Un dispositif interactif propose au visiteur de rédiger son propre journal de bord. Imaginant ainsi ses pensées et sensations s’il était lui-même dans l’espace.

 

Dans cette approche, le visiteur relie ainsi les indices, comble les espaces laissés vides. In fine, il  construit donc sa propre expérience immersive ! L’imaginaire devient ainsi un moteur d’engagement, bien plus puissant qu’une simple accumulation de contenus visuels.

immersion imaginaire médiation culturelle

Être accompagné de professionnels de l’immersion sonore

L’immersion par l’imaginaire est une porte ouverte sur l’invisible. En évitant ainsi la rigidité d’une reconstitution trop détaillée, elle invite chaque visiteur à expérimenter l’exposition à sa manière.

 

Chez Nuits Noires, nous croyons en cette approche pour renouveler l’expérience culturelle. Nous concevons ainsi des dispositifs narratifs où l’imaginaire joue un rôle clé. En laissant ainsi de l’espace à la réflexion, à l’émotion et à l’interprétation.

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